jeudi, octobre 12, 2006





Austerlitz

l'histoire commence sous un soleil éclatant au dessus des brumes.

Bonaparte ou la folie des hommes prétendus "grands".

Un seul résultat concret en Europe: 6 millions de morts!

La Fin de l'expérience révolutionnaire et le début de la dictature administrative en France. Régime qui a continué jusqu'à ce jour et qui continuera encore si le peuple français ne se décide pas vraiment pour y mettre un terme.

Vive la liberté !

La tactique de l'huître

-C'est quoi déjà votre tactique mon cher Galouze ?
-Qui peut le peu, peut le gland, Qui peut le gland, peut le reste, Sire.

-Mais depuis quand les huîtres ont-elles un gland?
Ah mon brave Galouze, vos manoeuvres aujourd'hui ont encore été un vrai désastre.
Tous mes généraux se sont couverts de Gloire sauf vous!

-Oui, mais je pourrais dire: j'étais à la Bataille des Trois Empereurs, et mes hommes se sont battus avec courage.

-Ah si seulement vous saviez manoeuvrer un peu, au lieu de toujours foncer tête baissée ou de camper sur vos rigides positions!


La Grande Boucherie d'Eylau

Le Général Galouze s’empare du drapeau tricolore, debout sur un canon, il crie:
« Soldats ! Avez-vous encore des couilles ? Ne cédons rien, ne reculons pas d’un pouce!»
Les boulets et les balles sifflaient sur cette poche gelée , ce marécage nommé Matiniovski ou ils s’étaient repliés, cernés de toutes parts.
L’Empereur observait tout cela de loin, à la lunette.
«-encore un exploit de Galouze avec sa manœuvre d’huître! A lui seul, il a réussit à attirer toute l’armée ennemie contre lui. Quel général! »

Sarkonabotovski pourrait lui prêter main forte par une charge de flanc, mais trop heureux de la déconfiture de son rival, il prétexte qu’il ne peut rien faire, espérant rafler la mise.

Napoléon s’impatiente. Grâce à ce satané Galouze il va droit au désastre. La perte complète de l'armée, en rase campagne, à des milliers de lieues de Paris.

«-Ah le Crétin, le Prétentieux, l’Émasculé ! Il me foutra toujours dans la merde celui là!
C’est une boucherie et cet enfoiré de Sarkonabotovski qui ne bouge pas. Donnons la cavalerie, c’est notre dernière chance. »

Un véritable carnage. 75 000 braves gisants sur les glaces, éventrés, leur sang répandu pour presque rien.

Ah ! La gloire de l’Empire !


Un bref espoir d'intelligence à Tilsit

-Sire, merci d’être intervenu! Sans la charge des cavaliers j’étais perdu. Quel carnage ! Pourquoi donc autant d’hostilité contre moi? Je pensais bien faire pourtant.

-Mon brave Galouze, si je n’avais que des généraux comme vous, je serais déjà en exil sur quelque île perdue. Nos ennemis sont coriaces vous le savez. Vos manœuvres d’huître font de moi la risée de l’Europe. Essayons de conclure une trêve, nous devons souffler un peu. Le moral de nos troupes est au plus bas.

-Et ce Sarkonabotovski qui fait le malin. S’il avait chargé au bon moment, nous aurions évité cette sinistre boucherie d’Eylau.

-Oubliez cela cher Galouze et cherchons à attirer le Tsar dans une paix des braves, provisoire bien sûr.

-Voulez vous que je m’en charge Sire ?

-oh que non, surtout pas vous Galouze!
Laissons faire les beaux parleurs, c’est leur métier. Qu’ils m’arrangent une entrevue sur le Niémen, à Tilsit par exemple. Je me charge de convaincre le Tsar.

-hummm, Je comprends, fit Galouze. Vous lorgnez déjà vers le Grand Duché d’Orembourg.

-Non Plus loin, répondit l’Empereur, les yeux perdus vers le grand Est, les plaines interminables, Moscou la sainte, la ville aux cent églises.

Ah la gloire de l’Empire! Folie quand tu nous prends!


Le stupide aveuglement de Smolensk

-Sire, l’ennemi se dérobe encore. Smolensk vient de tomber, mais Koutouzof et Bennigsen n’ont pas livré la bataille sur laquelle nous comptions tant.

-Ah ces Russes sont plus roublards que je ne croyais. Ils utilisent leur immense espace comme une arme. Nos soldats désertent. Nos lignes de ravitaillement s’étirent. Des partisans nous attaquent sur nos arrières. Nous avons beau les fusiller, Alexandre a su lancer son peuple contre nous dans une véritable guerre d’annihilation complète de notre armée à petit feux. Je suis désemparé, à plus de 3 000 lieues de Paris.

-Nous devrions envoyer le général Galouze devant. Il ferait encore une belle unanimité contre lui! Les russes feraient volte face, juste pour lui couper les couilles et se venger du carnage d’Eylau.

-C’est une très bonne idée. Mais envoyons aussi Sarkonabotovski.
Les russes ne verront pas le piège et sauront que de toute façon il ne bougera pas comme à Eylau, où il a laissé les troupes de Galouze se faire étriper.

-Oui Sire, cela semble un bon plan.

-Espérons seulement que dans leur haine contre le Crétin Prétentieux Émasculé qu’est Galouze, ils feront volte face pour enfin livrer bataille.


Ah ! La gloire de l’Empire. Vanité funeste des hommes .


Victoire ou défaite à Borodino?

ETAT MAJOR FRANCAIS:

-Sire, votre plan ne marche pas. Les Russes se dérobent toujours. Galouze a beau s’exciter en avant-garde, ils se contentent de lui tirer des balles lorsqu’il s’approche trop près. La grande bataille décisive nous échappe.

- Oui, je suis très inquiet. Nos lignes sont très étirées, j’ai du laisser beaucoup d’hommes pour protéger nos arrières et nous nous enfonçons toujours dans ces plaines interminables. A combien sommes nous de Moscou ?

- Cent vingt Kilomètres tout au plus.

- Koutouzov est habile. Mais pourra-t-il abandonner la capitale sans combattre ?


ETAT MAJOR RUSSE:

-Ah, cher prince Bagration, nous le tenons enfin ce petit corse qui se prend pour un Empereur. Ils vont bouffer leurs chevaux, je vous le promet.

-C’est sur Généralissime. Votre plan est génial. Ces crétins de français, gavés de victoires ont trop vite oublié que nous sommes les meilleurs joueurs d’échecs du monde.

-Bien, fit Koutouzov , les plans de la bataille de Borodino doivent être clairs pour tous:
Il s’agit juste de casser les reins de l’armée française et leur laisser croire une victoire décisive.
Les dispositions pour la retraite sur Kalouga ont-elles été prises?
L’évacuation de Moscou a -t’elle commencé?
Le Tsar a-t-il bien compris mes instructions: laisser croire au petit corse qu’une paix est possible et faire traîner cela le plus longtemps qu’il pourra sans que Bonaparte ne sente le piège.


Ah ! La gloire de l’Empire ! Quel est l’homme assez habile pour pouvoir échapper à un destin funeste?


Le Grand Incendie de Mouscou

ETAT MAJOR FRANCAIS:

-Sire, les incendies sont partout maîtrisés, mais nous avons bien du mal à contenir les hommes. Ils veulent leur part de butin et de pillage.

-Mon brave Galouze, il faut retrouver l’armée Russe, c'est plus urgent. Ou est passé Koutouzov ?

-Nous l’ignorons sire. Nous devrions foncer sur Saint Petersbourg avant l’hiver.

-Hélas, nous n’en avons plus les moyens. Nous allons bientôt manquer de tout, les russes ont brûlé l’essentiel, le ravitaillement. Le butin des hommes va les alourdir en cas de retraite. Ou en sont les négociations avec Alexandre.

-Sire, il ne daigne pas répondre.

-Pas un jour qui passe sans que nous nous affaiblissions.

-Moscou n’a pas été la prise stratégique que nous escomptions. Voilà un mois que nous sommes là, dans l’indifférence des Russes. Comme si nous n’existions pas.

-Ou peut être déjà plus!

ETAT MAJOR RUSSE:

-Ah je suis un vieillard bien fatigué mes pauvres généraux. La bataille de France car vous irez jusqu’à Paris, je vous le promet, vous devrez la terminer sans moi. Ma vielle carcasse est presque au bout de ses peines. Mais laissons là, ou en est cette bête Napoléonienne , cette armée arrogante qui croyait conquérir la Sainte Russie ?

- Toujours dans Moscou incendié. Cela fait bientôt un mois que la bête agonisante se terre pour penser ses plaies de Borodino.

-Bien, tout est-il prêt pour les exterminer une fois pour toute sur le chemin du retour?

- Oui, pendant que les français accumulent un butin inutile, les cosaques affûtent leurs sabres. Faudra-t-il faire des prisonniers ?

Koutouzov le regarda d’un œil torve et un rictus amer sur les lèvres il ajouta:
-Après tout le mal qu’ils ont fait ? N’y songez pas.


Ah funeste gloire de l’Empire !


La Fin de Galouze !

"-Sire, Sire! ce n'est plus tenable. Nous sommes écrasés de toute part. les Russes nous taillent en pièces, les hommes meurent de froid ou d'épuisement. De vaillants soldats préfèrent se tirer une balle dans la tête plutôt que de continuer à souffrir ou se rendre!

-Sire, l'Espagne est à feu et à sang! Paris gronde!

-Sire, Sire.....

-Quoi encore ! Ne m'avez vous pas apporté assez de mauvaises nouvelles pour aujourd'hui. Où en sont les sapeurs d'Eblé ?

-Ah quel courage Sire! Les deux ponts seront bientôt achevés. Mais les russes arrivent. Ils vont nous massacrer.

-Gardez votre sang froid que diable. Où est donc ce bougre de général Galouze ?

-Ici Sire ! A vos ordres!

-Bien mon cher Galouze. Le sort de l'armée dépend de vous. Les russes ont juré de vous couper les couilles. Vous le savez! Voulez vous être le premier à vous retirer par les ponts ?

-Vous m'offensez Sire!

-Bien, c'était juste pour tester votre courage. Alors vous savez ce que vous avez à faire. Chargez ces satanés russes pour permettre à l'armée d'évacuer.

Le général Galouze sortit précipitamment. Il neigeait sur les lugubres plaines de Russie couverte de givres, de sang et de cadavres. Il saisit le drapeau:
-Soldats, nous sommes enfoncés de tous cotés par les russes, le centre est broyé, les ailes écrasées, il est donc temps d'attaquer ! Baïonnette aux canon! Allons saigner du cosaque!

Ah mon brave Galouze, combien votre charge ne manqua pas de panache! Mais ce ne fût hélas qu'un mince répit. Le vent du nord étouffa votre voix et les pas lourds de vos derniers grognards qui partaient pour la mort sans gloire, sans témoin. Le froid glacial de la nuit estompa tous les cris.

-État Major de Koutouzov-------

"-Je suis un vieillard malade mes enfants. Continuez sans moi. Poursuivez les jusqu'à Paris. Faites leur payer Austerlitz et Eylau à ces chiens errants de Français! Je pleure Bagration et tous les braves qui ont donné leur vie pour la Sainte Russie!

-Ah Généralissime, combien votre plan était digne du Grand Souvarov! Ils sont tombé dans votre piège de l'espace Russe comme première défense. A Borodino vous leur avez cassé les reins. La bête s'est réfugiée à Moscou et nous l'avons enfumée comme un renard blessé dans son terrier. Quel terrible spectacle que cette Grande Armée qui meurt sous nos yeux!

-Souvenez vous de cela mes enfants et gardez le bien en mémoire. Si un jour d'autres envahisseurs attaquent notre belle Russie, ils trouveront des enfants de Borodino, Smolensk ou de la Bérézina devant eux!"

Rappel historique sur l'année 1812

Alexandre Ier refusa de coopérer avec Napoléon pour porter le coup final au Royaume-Uni et renoncer au Pacte Continental qui visait à interdire l'accès aux marchandises anglaises sur le sol Européen.

Napoléon, poussé par son désir de gloire et de conquêtes, envahit la Russie en 1812. La Grande Armée, appuyée des alliés italiens, allemands, autrichiens, était une véritable armée Européenne de plus 600 000 hommes qui franchirent le Niémen en Juin.

Les Russes, habilement commandés par Kutusov, suivirent la stratégie qui consistait à utiliser l'immense espace dont ils disposaient comme une arme, reculant sans cesse devant les troupes françaises et ne laissant rien qui puisse être utilisé, nourriture, fourrages derrière eux. La grande bataille patriotique de Borodino, visait à briser les reins d'une Grande Armée déjà fortement affaiblie par l'étirement des lignes de ravitaillement. Bien que les Russes abandonnent le terrain, les pertes furent presque équivalentes dans les deux camps. Mais l'Armée Française ne pouvait plus compter sur des renforts alors que dans un grand élan patriotique, les russes mobilisaient. Les lignes de Napoléon étaient de plus constamment attaquées sur ses arrières par une résistance de plus en plus active.

Dès le lendemain de l'entrée des troupes françaises dans Moscou, les Russes incendièrent la ville et Napoléon se berça d'illusions en croyant qu'Alexandre Ier allait négocier la paix. L'attente dura un mois dans une ville dévastée et c'est devant la crainte d'être totalement encerclé pendant l'hiver que Napoléon décida de battre en retraite. Il était trop tard. Les troupes françaises se firent massacrer sur le chemin du retour, attaquées sans cesse par les cosaques qui abattaient sans pitié tous les retardataires. Des 600 000 hommes qui entrèrent en campagne, seules quelques dizaines de milliers franchirent le Niémen au retour. La puissante Grande Armée avait presque été totalement anéantie par l'habile Kutuzov et la résistance patriotique de tout un peuple qui s'était levé contre cet envahisseur.

Une technique similaire fut utilisée par Joukov contre la wehrmacht